La légendaire Tomiris, film épique réalisé par Akan Satayev, sort en vidéo physique le 2 décembre après une disponibilité en vod. Ce portrait de reine guerrière devrait enthousiasmer cette période troublée :
L’histoire de la légendaire Tomiris. Destinée à devenir grande reine de la steppe, cette guerrière redoutable va devoir affronter de nombreuses épreuves pour reconquérir son royaume. Après avoir survécu au massacre qui a décimé ses proches, elle tentera d’unir les tribus des Scythians et des Sakas gagner le combat et vaincre les envahisseurs.
On découvre Tomiris sous plusieurs visages : guerrière, femme, amie et mère. L’épopée de deux heures et demi dans cette version internationale (il en existe une autre de plus de trois heures) explore les différentes facettes de sa personnalité. D’abord orpheline, elle va parfaire sa force physique et son esprit stratégique pour combattre Cyrus le roi perse et ses alliés. L’intrigue met en avant son intelligence guerrière qui s’avère cruciale dans son statut de cheffe des Messagètes. Ces plans d’action s’inscrivent dans le respect de l’autorité au sens guerrier du terme, une signification que l’on retrouve dans des films épiques comme Baahubali ou Padmaavati.
L’héroïne Tomiris s’est construit seule mais aussi dans la sororité du personnage de Sardana (Aizhan Lighg) de la tribu des Sakas qui va l’accueillir et elles vont compter des crânes de leurs victimes ensemble. L’imaginaire collectif est encore trop peuplé de guerrières solitaires ( la saga Conan Le Barbare, Brave, Mulan) rendant cette relation amicale d’autant plus salvatrice qu’elle est saine. Ces deux femmes sont soudées par une détermination que l’on peut associer à la redoutable Devasena, protagoniste de Baahubali.
Almira Tursyn, l’interprète principale, arrive à faire passer des nuances et de la subtilité dans son personnage. On alterne entre scène de combat parfois brutale et moment intime, voir sensuel avec son époux. La maternité est elle aussi abordée de façon contemporaine par le biais d’abord de l’adoption, puis de l’enfant désiré mais n’étant pas perçu comme une entrave au pouvoir de Tomiris. Grâce à cette interprétation, le film fait évoluer les clichés liés aux guerrières.
La costumière Simone MacDonald, qui a travaillé sur Wonder Woman et Fury, a fourni des tenues de combats assez phénoménales sur ce film. On se trouve à la fois entre la praticabilité pour les cascadeurs.ses et les ornementions dorées des tenues traditionnelles. Ce sens esthétique toute en flamboyance s’inscrit naturellement avec les tons gris et sablonneux des steppes. La scène finale prend toute son ampleur grâce à ce sens du détail.
Tomiris offre pour cette fin d’année un portrait de femme inspirante et une épopée réjouissante dans ces affrontements et jeux de pouvoirs. Il sera intéressant de suivre le parcours du réalisateur kazakh Akan Sakayev dans les années à venir. On vous encourage à vous faire plaisir et terminer l’année sur sur la vibrance de cette reine guerrière.
■ Tomiris ■ Réalisé par Akan Satayev ■ Sortie française le 02/12/2020 ■ Durée (version internationale) : 126 minutes ■ Avec Almira Tursyn, Adil Akhmetov, Erkebulan Dairov…