Shademaker, Selick, Laïka : elle court, elle court, la rumeur.

Après avoir appris que Disney mettait le frein à la production du nouveau film d’animation d’Henry Selick, les regard se sont tout naturellement portés vers l’entreprise dont il a contribué à prendre son essor, la jeune Laïka dirigée par Travis Knight.

De manière tout aussi évidente, on pouvait se demander si Laïka viendrait au secours du bébé d’Henry Selick, sachant que toute la production de son film se situe en Californie alors que Laïka se situe à Portland, ce qui voudrait dire, en l’état, lever des fonds et constituer un studio là-bas pour pouvoir superviser le travail.

Complexe ? Je ne vous le fait pas dire… surtout que ParaNorman semble avoir du mal à rentrer dans ses frais après une exploitation en salles peu glorieuse dans certains pays (dont la France). Même si la sortie vidéo risque de changer la donne, il semble difficile pour l’entreprise de Travis Knight de sauver Shademaker.

Se faisant, une bonne âme a posé la question sur Twitter à Laika :

Car ce dont a besoin Henry Selick à l’heure actuelle n’est pas de Laika en elle-même mais bien de fonds propres pour financer la bonne conduite de la production, donc d’investisseurs et de producteurs qui seraient prêt à soutenir un film abandonné par Disney qui traîne désormais la réputation peu enviable du “film qui n’a pu être sauvé par le Brain Trust”.

De quoi refroidir pas mal de gens…

Mais voilà qu’IndieWire vient mettre son nez dans l’histoire en publiant un “article” (j’insiste sur les guillemets) sans source, blindé de spéculation, sinon le fait que Selick et Knight sont restés en bons termes. Je suis intervenu en commentaire, mais ça n’a pas empêché Slashfilm de coller un lien vers ce truc au fin fond de sa rubrique “page 2”.

La rumeur court vite bien sûr et voilà que Firstshowing prend le train en marche quelques heures plus tard, déformation à l’appui et à nouveau Slashfilm, qui reste le site qui se montre le plus circonspect sur ce qui se passe, si ce n’est que Laika est en pourparlers avec Selick pour voir ce qui pourrait être fait.

De là à dire que Shademaker est désormais sauvé, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas, car à l’heure actuelle, il n’y a rien.

RIEN.

On a une production stoppées, un stockage qui doit coûter une blinde pour garder tout le matériel au chaud, des animateurs qui se demandent si ils reviendront travailler sur le film et un Henry Selick qui doit chercher toutes les possibilités pour terminer ce qu’il a commencer.

C’est triste ? Oui, d’autant que Disney a perdu cinquante millions de dollars rien qu’en prenant la décision stupide de stopper la machine. Cinquante millions qui auraient très bien pu suffire à faire avancer ce film dont la souris estimait qu’il allait trop lentement.

Est-ce que cette décision est mauvaise ? Bien sûr, Disney n’est pas très doué en ce domaine à l’heure actuelle, l’adaptation de John Carter of Mars en est la preuve.

Mais vous savez ce qui m’attriste le plus ? Qu’une bande d’hystériques un peu rapides nous posent une éventualité comme un fait. Tout reste à faire, tout reste à négocier. On parle d’art, mais on parle aussi de risque financier.

Personne ne connait les plans de Laïka après les retombées de ParaNorman. On peut gloser sur la qualité artistique de ce qui a été vu sur les plateaux de Shademaker, mais ce n’est pas ça qui fait ni un bon film, ni l’assurance d’un succès, chose encore moins valable pour les films en stop-motion.

Donc il serait bien que chacun rentre chez soi et laisse les gens les plus habilités à trouver une solution et d’estimer le mieux possible ce qui peut être fait pour sauver ce film, sans qu’une nué de corneilles vienne mettre le souk.

Et comme tout le monde, je souhaite que le film de Selick puisse un jour être vu et ce serait un crève-coeur que d’assister à une fin anticipée d’un tel projet.

Vous imaginez bien que je guette les nouvelles déformées/amplifiées/mal comprises qui vont pouvoir débarquer sur les sites d’actualités cinéma français…