Terminagolf

Première résolution de 2015, je vais me mettre au golf…non, bien sûr, mais Adam Sandler, oui, dans Termina Golf de Dennis Dugan. Son slogan : “Il ne joue pas au golf…il le détruit.” annonce tout de suite la couleur. 

Happy Gilmore (titre original et bien plus efficace, soit dit en passant) est un jeune garçon qui rêve de devenir hockeyeur. En assistant à un match, son père meurt en recevant un palet en pleine tête et l’orphelin se retrouve chez sa très chère grand-mère.

Quelques années plus tard, croulant sous les dettes, sa grand-mère se retrouve à devoir vendre sa maison et à aller vivre à l’hospice, ce qui touche profondément Happy. Il trouve alors un espoir dans un tournoi de golf, seulement cela ne sera pas facile, parce qu’en plus de concurrents coriaces, Happy, joueur de hockey raté, va devoir gérer sa propre colère.

C’est ce problème de gestion de la colère qui va cristalliser toute l’intrigue et les situations les plus drôles du film, Happy se retrouve confronté au milieu du golf, qui est régi par des règles visibles et invisibles de la classe bourgeoise. Il va par exemple plaquer au sol le jeune caddie qui lui est assigné, pensant que ce dernier cherche à lui voler les clubs de golf de son grand-père.

Plus le film avance et plus les situations d’explosion de colère sont sensationnelles : le héros se retrouve même à se battre avec Bob Barker, le présentateur du Juste Prix, lors d’un tournoi caritatif. Cette vanne, quoiqu’un peu datée, fait quand même son petit effet.

Pour évoluer, Happy, aidé par son coach, va devoir trouver sa paix intérieure. Dans Kung Fu Panda,  Po doit faire glisser une goutte d’eau sur son corps, Happy imagine plutôt l’élue de son cœur en porte-jarretelles avec des bières, un nain et un bandit manchot. Ça vous envoie du rêve ? Alors foncez !

Son coach phobique des crocodiles est interprété par le non moins célèbre Carl Weathers (Rocky, Predator) dans une veine douce amère. Ce personnage est à l’image des rôles pris par l’acteur après son pic de célébrité, on retrouvera cette ambiguïté dans le personnage du coach de Tobias en tant que lui même dans Arrested Development

En plus de ses concurrents, se retrouve face au champion invaincu Shooter MacGavin. Il fait partie de ces rares antagonistes à être prêt à tout pour atteindre son objectif, la fameuse veste verte du gagnant du tournoi. En plus de craindre Happy, il ne supporte pas la démocratisation du golf amené par son principal challenger.

Il réagit comme un fan de la première heure à qui on a piqué son jouet favori. Souvenez-vous lors de l’adaptation du Seigneur des Anneaux, les amateurs puristes de l’œuvre originale ont mal réagi. Shooter est de ceux là, il refuse de voir des baskets se mélanger aux polos Lacoste. Grosse ironie, quand on sait que ces mêmes polos sont à leur tour devenu street wear.

Mais je m’égare, je m’égare ! Happy Gilmore est une comédie que j’apprécie particulièrement et elle fait partie de ma sélection de choix aux côtés de Zoolander.

Elle mêle une thématique qui m’est chère, la gestion de la colère, avec une écriture émotionnelle forte car la relation entre Happy et sa grand-mère est très touchante. Même si certaines vannes sentent bon les années 90, je te vois placement produit Subway sous forme de pub, je vous conseille de le découvrir.

Et avis aux amateurs de streaming légal, le film vient juste d’arriver sur Netflix. Bonus : vous y verrez également un jeune Ben Stiller en aide-soignant totalement imbuvable, c’est Happy qui va pas être content !


■ Terminagolf ■ Sortie vidéo France le 09/09/99 ■ Réalisé par Dennis Dugan ■ Avec Adam Sandler, Carl Weathers, Christopher McDonald… ■ Durée : 92 minutes ■ Disponible en vidéo ■ Disponible sur Netflix

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