Rick & Morty – saison 1

Créée par Dan Harmon (que vous connaissez certainement en France pour son travail sur Community) et Justin Roiland (ayant une grosse voxographie incluant le fameux Lemongrab dans Adventure Time, Oscar Fishtooth dans Fish Hooks, Souvenirs de Gravity Falls…), Rick & Morty part d’un postulat très simple en parodiant la relation qu’entretiennent Marty et Doc dans Retour vers le Futur.

Ainsi, le jeune Morty Smith (Justin Roiland), 14 ans, vit de nombreuses aventures avec Rick Sanchez (Justin Roiland encore), son grand-père scientifique et ivrogne qui squatte le garage de la maison avec ses inventions toutes plus farfelues les unes que les autres.

Autour d’eux gravite leur famille composée de Betty (Sarah Chalke), la mère, une vétérinaire spécialiste en cardiologie très pragmatique et assurée souvent en lutte avec son mari, Jerry (Chris Parnell), publiciste au chômage dont l’ego boursouflé fait des ravages dans sa relation de couple.

On retrouve également Summer (Spencer Grammer), la sœur aînée, ado typique de 17 ans toujours vissée à son portable et dont le comportement fait beaucoup penser à Queenie dans la série Daria : même rapport obscène à l’apparence mais avec un brin de cervelle en plus.

Rick et Morty partent donc à l’aventure mais, contrairement à d’autres séries qui provoqueront un rire facile, c’est clairement l’utilisation du fond qui fait de la série quelque chose de vraiment à part. En effet, Dans quasiment chacun des dix épisodes qui composent cette première saison, un ou plusieurs éléments de la narration vous emmèneront loin de votre zone de confort.

Par exemple, l’un des premiers épisodes voit le chien de la famille, rendu plus intelligent par Rick, prendre conscience de lui-même et découvrir qu’il a été castré avant de réduire la famille en esclavage et de construire une société où les chiens dominent, déniant aux anciens maîtres tout humanité et faisant de son ancien propriétaire un animal de compagnie.

Autre épisode, autre délire où Rick devient en trois jours père d’un enfant à cause d’une poupée gonflable extra-terrestre trouvée dans une brocante. Dans ce laps de temps, Rick en vient à devoir gérer un adolescent turbulent qui va le défier alors même que ses parents le jugent sur sa capacité à l’élever.

Un petit dernier ? Pour se débarrasser de Morty, Rick lui fabrique une potion d’amour afin qui’il puisse attirer la fille de ses rêves, tout tournant d’un seul coup au cauchemar lorsque l’élément chimique interagit avec le virus du rhume, transformant toute la population de la planète en monstres informes issus d’un cauchemar de Clive Barker.

Incapable de réparer la situation, Rick emmène Morty dans une dimension où ils sont morts dans une expérience afin de prendre la place d’eux-même et de continuer à vivre une vie “normale”…tout en ayant sous les yeux, dans leur propre jardin, les tombes de leurs alter egos !

Certains épisodes poussent encore plus loin le délire du multivers, avec à la clé une grande sœur qui découvre que dans toutes les autres réalités alternatives, sa mère a avorté au profit de sa carrière, ou encore une parodie bien trash du Bazaar de l’épouvante où se confrontent magie et science via Rick et le Diable lui-même !

Rick & Morty ne cesse donc jamais d’aller bien plus loin dans l’exploration d’idées non-conventionnelles, voire carrément tordues afin de vous défier. Les scénaristes n’ont jamais peur de vous sortir de cette fameuse zone de confort afin de vous faire réfléchir à ce qu’ils ont évoqué, quitte à vous mettre mal à l’aise ou à vous choquer…et c’est bien, car je trouvais vraiment que ce genre de série manquait dans le paysage des cartoons pour adultes.

Bien sûr, je ne vous ai ici parlé que du fond, la forme étant un prétexte aux gags les plus débiles, les répliques les plus provocatrices et un souci du rythme du dialogue uniquement rattrapé par la vulgarité rampante de cet infâme alcoolique de Rick, qui bafouille et rote dans la quasi-totalité chacune de ses répliques.

Certains gags vous plongeront dans des boucles si absurdes qui vous vous demanderez plusieurs fois ce que vous venez de voir avant même la fin de l’épisode.

Enfin, pour vous laisser méditer : combien de gags est-il possible de faire avec comme sujet des fauteuils, des humains, un téléphone et l’action de commander une pizza ? Dan Harmon et Justin Roiland ont un début de réponse et ce dernier m’a failli faire mourir de rire. Et je retiens volontairement bon nombre d’autres blagues, je ne suis pas là pour vous spoiler le meilleur !

Bref : regardez Rick & Morty ! Je sais que l’appréhension de la langue anglaise peut être un brin complexe mais les épisodes sont toujours intégralement disponibles sur Netflix et Adult Swim France, donc tentez votre chance !


■ Rick and Morty ■ Depuis 2013 ■ Créée par Dan Harmon et Justin Roiland ■ Diffusée sur [Adult Swim] ■ Avec les voix de Justin Roiland, Sarah Chalke, Spencer Grammer… ■ Disponible en streaming