Auteur découvert via les éditions Brettshe, spécialisées dans les romans numériques, Ronan Quelven se lance ici dans l’écriture de fiction après des recueils de poèmes et une anthologie de nouvelles, Paternitage. Que donne donc ce premier essai dans l’univers de la fantasy ?
Prenant pour héros un nain, dont le peuple ne porte pas encore cette dénomination, Quelven le lance dans une quête faite d’alliances et de découverte du monde, afin de replacer son peuple sur l’échiquier d’une guerre imminente avec une peuplade barbare, les Nyox. Mais pour cela, encore faut-il que Galorp soit convaincant et sache mener une négociation avec les hommes, surnommés Magyirs.
Court roman d’environ cent-quarante pages, La naissance des nains nous lance dans un univers très conforme aux attentes que l’on formuler lorsqu’on ouvre un livre de fantaisie, et c’est peut-être le principal défaut du récit : Si l ‘auteur prend en compte un grand nombre de poncifs propres au genre, c’est ce qui handicape la lecture, puisque les aventures de Galorp, messager de son peuple, restent extrêmement divertissantes en l’état.
Car c’est bien vers le Faeries de Tolkien que penche cette histoire de nains, qui fait également penser à la nouvelle saga de Willow et aux Chroniques de Prydain de Lloyd Alexander, bien que la narration, plus brute, permettra aux plus jeunes de se lancer sans peine dans l’aventure.
Même si la lecture fut plaisante, on peut toutefois regretter que les personnages manquent de caractérisation non pas dans leurs réactions mais dans les dialogues. Il aurait peut-être été judicieux d’insérer quelques variations des niveaux de langue afin de montrer les différentes origines des personnages tant l’intégralité des dialogues semblent parler d’une seule voix.
L’auteur a pensé à adjoindre à son récit quelques suppléments qui sont les bienvenus, afin de le replacer dans la mythologie et la géographie qu’il a créé pour son monde de fantasy, où l’on découvre qu’il paye un tribut peut-être un peu trop lourd aux classiques. Gageons que cette geste est une première tentative et que l’auteur saura par la suite donner plus de caractère à son univers afin de nous plonger dans des lieux plus rafraîchissants.
Au final, Légendes d’Outre-Monde – La naissance des nains est un petit roman agréable à lire, qui ne révolutionne rien mais qui prouve que Ronan Quelven a compris comment écrire dans le genre fantasy. Parions que sa prochaine incursion dans le genre bénéficiera de l’univers qu’il a planté pour élaborer un récit plus inattendu.