Billet d’humeur : Graphiste, un métier !

Comic-strip de Melanie Gillman (pigeonbits.tumblr.com)

Je suis É-NER-VÉE. Voilà pourquoi :
Ce vendredi est apparu dans ma Time Line le tweet de Valérie Pécresse cautionnant la gratuité de la création des logos de la Région. C’est pas comme si il existait un corps de métier qui s’appelle graphiste qui peut répondre à cette demande ! Que les citoyens participent, bonne idée, mais pas de cette façon !

Bonne idée! “@Vincent___B: Je l’ai toujours défendu : 0€ d’argent public pour un logo de Région. Faites un concours auprès des habitants !”
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 30 Janvier 2014

Faire miroiter la célébrité en échange d’illustration est devenu malheureusement une pratique trop courante dont fait état le tumblr ça te fera de la pub, c’est pour cela j’ai choisi de vous donner mon point de vue sur le statut du graphiste et par extension de l’artiste.
En ces temps où l’artisanat local est plébiscité, ce qui est une intention très louable, il ne faut pas oublier que le graphiste est l’artisan de ses créations. Il est à la fois le patron et le commercial de son entreprise. Le travail de fabrication d’idées, de représentation n’est pas à prendre à la légère, il demande à la fois du temps et de l’investissement pour le résultat demandé par le client.

Et oui ! Le graphiste subit les mêmes lois du marché du travail que votre boulanger préféré et il ne vous viendrait pas à l’idée de vous barrer en courant la baguette à la main ou d’en dévorer la moitié sur place sans l’avoir payé. 
Donc si toi client, tu veux un logo doré à point, le minimum est d’avoir le respect du travail effectué et de la vente de la création demandée. Pour compléter ma vision, je vous invite à vous rendre sur le tumblr Mon maçon était illustrateur qui regorge d’exemples à la fois cocasses et tristes sur des situations hélas quotidiennes pour les créatifs. Mais il y a en ce moment pire !
Pour gagner leur pain quotidien, les dessinateurs et scénaristes bénéficient du droit d’auteur, c’est à dire un pourcentage qui leur revient de droit sur chaque livre vendu. Seulement cette part qui leur est due s’amenuise par une hausse de la TVA qui passe de 5 à 10% , sans que les parts éditeurs ne soient touché (leur TVA reste, elle, à 5%). Une difficulté de plus qui s’ajoute à une situation déjà difficile évoquée précédemment.
J’ai abordé l’exemple du graphiste mais ma réflexion s’étend à tous les métiers de création. Il est temps d’enterrer l’image romantique de l’artiste, souvent associé à la glande et à la facilité, alors ouvrez les yeux ! La création est un choix de vie, pris par des personnes responsables et mérite tout autant de considération que les métiers dits classiques.
Si vous voulez soutenir les droits d’auteur en Europe, une pétition est à votre disposition. 
Sources: Service Public, Syndicat des auteurs de BD