Critique : Galaxy Quest

J’ai vu Galaxy Quest il y a quelques années et j’avais bien accroché avec l’univers du film. Puis je l’ai revu il y a peu, mais cette fois avec le bagage des anciens films Star Trek : l’humour du film a alors pris plus de saveur. Explications :
Nous suivons l’équipe d’acteurs de la vieille série de science fiction Galaxy Quest, menée par Jason Nesmith (Tim Allen) l’interprète du commandant Taggart, qui vont de convention en convention, vivant de leur notoriété. Un jour, ils se retrouvent embarqués par d’authentiques extraterrestres dans un véritable conflit spatial entre les Thermiens (leurs hôtes) et Saaris, un puissant chef de guerre.
Le cast interprète des acteurs de série de science fiction à la dérive en recherche du moindre cachet pour vivre. Seuls les personnages de Jason Nesmith et Fred Kwan (Tony Shalhoub, évaporé en acteur jouant le rôle de l’ingénieur du  vaisseau) sont totalement imprégnés par leur personnages, leurs faisant garder une certaine motivation face aux événements réellement dramatiques qui se produisent.
Alexander Dane (le rôle de l’extraterrestre de l’équipage, le Professeur Lazarus) est quant à lui un acteur torturé qui pleure sur son ancienne carrière théâtrale et se sent dévalué dans son rôle. Alan Rickman livre pour ce personnage une interprétation géniale que l’on peut rapprocher de celle Robert Downey Jr en acteur chassant l’Oscar dans Tropic Thunder. Pour lui le chemin sera plus long vers l’acceptation de la situation à laquelle ils font face.
J’ai une admiration particulière pour les acteurs qui interprètent les Thermiens, leurs apparences humaines étant leurs couvertures, ils semblent engoncés dans leurs propre corps à la démarche très raide. Ce qui est le cas puisqu’on découvre par la suite que leurs corps d’extraterrestre est proche du poulpe géant. 
L’univers de la série fait un bel hommage aux films Star Trek, tant dans la composition de l’équipage que dans la reproduction du vaisseau, quasi-identique à l’Enterprise. Jason Nesmith fait immanquablement penser à William Shatner et on ne peut s’empêcher de voir Leonard Nimoy dans le personnage d’Alexander Dane.
Se faisant l’humour réflectif autour de la série prend tout son sens. Le personnage de Guy (interprété par Sam Rockwell) en est la parfaite illustration : il est conscient de sa mort imminente tout au long du film car dans le scénario de la série c’est son unique fonction. Les gags et les blagues à son sujet ponctuent le film, tout comme l’ironie savoureuse du personnage féminin joué par Sigourney Weaver.
Mais quelle vie pour une série TV sans ses fans ? Le film ne les oublie pas et traite le sujet sans condescendance puisque de dénigrés par Jason Nesmith au début de l’histoire, ils prennent de plus en plus d’importance jusqu’à devenir une part déterminante de la résolution de l’intrigue. En effet, l’équipage s’appuie sur les connaissances développées par les plus assidus de leurs fans pour contrer Saaris.
La mise en scène et la musique sont en adéquation totale avec l’univers de Star Trek, reprenant parfois des scènes semblables à l’original avec une touche parodique. On pense notamment à la scène extrêmement longue qui présente l’Enterprise, ici reprise au détail près.
L’univers reprend aussi à son compte la présence de monstres que l’on croirait tirés de films de série B. Par exemple, l’équipage se trouve obligé de s’arrêter sur une planète où ils croisent un être pour le moins impressionnant et constitué de rochers. La meilleure conception d’effet spécial revient à Saaris, l’antagoniste du film, créé par la Jim Henson Creature Shop. Ils ont réussi à allier le répugnant au côté bouffon du personnage par la mise en place de petites pattes sur le dessus de son crâne qui le rendent totalement risible.
Le happy-end donne à la série Galaxy Quest un second souffle et en fait un revival. On peut faire le rapprochement avec la remise au goût du jour des deux volets de Star Trek et de Star Wars, qui n’en finit plus de renaître avec la grosse attente du septième volet de la saga.
Je vous invite à passer un bon moment devant Galaxy Quest, que vous soyez fan de science fiction ou pas, car c’est une comédie intelligente qui vous touchera au moins par l’un de ses multiples aspects.


■ Galaxy Quest   ■ Sorti le 4 octobre 2000  ■ Réalisé par Dean Parisot   ■ Avec Tim Allen, Sigourney Weaver, Alan Rickman…   ■ Durée : 102 minutes  
Disponible en vidéo