Review : The Art and Making of Cloudy with a Chance of Meatballs

Alors qu’est arrivée sur les écrans français la suite du succès surprise de 2009, revenons sur la véritable bible que constitue l’art of du film original. Équipé d’un fourreau en carton fort richement décoré, The Art and Making of Cloudy with a Chance of Meatballs contient entre sa couverture tout aussi épaisse environ 150 pages dont aucune n’est laissée à l’abandon. 
Véritable objet pour complétistes, cet art of retrace avec force détails la production compliquée du film, commencée en 2004 et victime du départ de son duo de réalisateurs avant l’arrivée de Phil Lord et Chris Miller et la décision ulérieure, qui fut difficile à mettre en pratique à l’époque, de créer un visuel “cartoony” pour le film, qui se rapproche des délires visuels des “Saturday Morning Cartoons” des années 60 et de la souplesse de l’animation des cartoons des premiers temps. 

Illustration originale du livre Cloudy with a Chance of Meatballs par Rob Barrett

La préface, signée par Judi Barrett, revient sur le défi de créer un film d’animation à partir d’une œuvre illustrée par son mari, Rob Barrett, et elle exprime son contentement devant le résultat et le travail fourni pour rester dans un fond qui est reste identique malgré les changement induit par le transfert de média et des choix opérés pour coller au format du long-métrage d’animation. 

Tracey Miller-Zarneke (déjà à l’oeuvre sur les art of de Kung Fu Panda 1 et 2, How to Train Your Dragon) s’occupe quant à elle des textes, qui reviennent longuement sur les turpitudes créatives qui ont secoué Sony Pictures Animation lorsque le choix a été fait de s’affranchir d’une esthétique réaliste pour plonger dans un univers plus stylisé et débridé. 
L’armée d’artistes et de collaborateurs fut impressionnante puisqu’on retrouve pèle-mêle dans les pages Eric Goldberg, Sylvain Deboissy, Pete Oswald, Armand Serrano, Antonio Cannobbio et Carey Yost qui semble avoir mis la touche finale sur un certain nombre de personnages. La volonté même de pencher vers le cartoon fut une gageure pour la conception même de l’animation, qui échappe du coup aux standards de l’époque à cause de ses nombreuses contorsions irréalistes et ses cadres à la fois stylisés de loin mais fourmillant de détails dès que l’échelle se réduit.

C’est ce qui explique la richesse du matériel présent dans ce livre : il est à la fois un art of rempli de documents visuels, mais également remplis d’informations textuelles très intéressantes pour la partie making of, sans compter les nombreux goodies qui peuplent les pages, drôles et aidant à se plonger dans l’univers de Flint Lockwood.

Pete Oswald confie :

Pour fabriquer le visuel des personnages, nous sommes allés vers la simplicité des illustrations de Miroslav Sasek combiné avec le charme des Muppets. Nous étions constamment en train de simplifier les formes et d’exagérer les expressions. Les animateurs ont fait un un incroyable travail sur le film pour maintenir en permanence ce style.

Plein à craquer, le livre sorti de son fourreau fait penser à un sandwich trop plein. La reliure est heureusement solide !

Flint a subi beaucoup de changement, il a eu à un moment un physique plus proche de Brent, le bébé star.

Comme les autres personnages principaux, Sam Sparks a eu de multiples apparences et coupes de cheveux.

Steve le singe a eu son lot de tentatives !

La carte de Swallow Falls, l’un des nombreux goodies présents dans cette édition.

Les décors de Swallow Falls semblent avoir été moins difficiles à créer que les personnages.

Certaines pages peuvent être dépliées pour apprécier les artworks les plus panoramiques

Un détail de la carte de Swallow Falls, avec des informations sur les lieux de l’action.

Chaque coin de page est rempli d’image, comme ici les dégâts faits à l’usine de sardine.

Coincé entre deux pages, un fascicule hilarant sur la création du burger parfait. Un must !

Un décor qui n’apparaît pas dans le film : un hôtel qui aurait accueilli les nombreux visiteurs du parc d’attraction.

Une autre vue de l’hôtel. Il semble qu’il ait servi de base pour la siège de Chester V dans le prochain épisode.
La fameuse tempête de spaghetti qui ravage la ville dans le film.