Star Wars : cinq “Légendes” à dévorer !

Lorsque Disney a racheté Lucasfilm et a entrepris de mettre à la poubelle l’Univers Étendu en le rendant non-canonique, des milliers de voix de fans abrutis ont hurlé à la mort, oubliant au passage que 90% de la chose était complètement pétée, incohérente et d’une qualité plus que discutable.
Si certains de ses représentants ont été unanimement désignés (comme la série de jeux vidéo X-Wing, les KOTOR, Star Wars Robot Chicken, la série de comics Clone Wars de Duursema et Ostrander), d’autres n’ont pas eu cette chance, et sont souvent resté non traduits.
Voici donc une liste aléatoire non exhaustive et sans ordre de préférence, des Star Wars estampillés “Légendes” à voir et à lire pour apprécier des miettes de cet univers aujourd’hui mort (mais loin d’être enterré, business is business) :

Star  Wars Adventures: Chewbacca and the slavers of the shadowlands

Ecrit par Chris Cerasi et brillamment mis en images par Jennifer L. Meyer, cette histoire de passage à l’âge adulte est aussi mignonne dans sa forme que cruelle dans son fond, puisqu’on y voit le jeune Chewbacca confronté à des mercenaires esclavagistes. 
Un récit certes classique sur la perte de l’innocence d’un personnage secondaire de cette galaxie lointaine, mais une douleur et une colère excessivement bien rendues par le trait de Meyer, qui sait contraster entre la douceur naturelle de cette peuplade et la violence qui la caractérise pour le grand public. Un must read, hélas uniquement disponible en anglais !     

Death Troopers

Une excellente surprise horrifique écrite par Joe Schreiber, qui assume pleinement son saut dans le genre en proposant des scènes réellement dégueulasses et gore en introduisant dans une barge impériale pénitentiaire un virus qui tue 99% des occupants avant de les ressusciter sous forme de masses de zombies qui comptent tout faire pour bouffer les survivants…vous n’aurez jamais aussi peur pour le 1% !
Surtout quand celui-ci est composé en partie de deux invités surprise qui évidemment vampirisent un brin le récit dans sa seconde partie, mais le tout reste tout de même très très divertissant à lire, et ce tournant n’est que partie des nombreux autres qui composent le récit, qui sait faire le taff quand il s’agit de faire tourner les pages…  
Comme pour Chewbacca and the slavers of the shadowlands, il faudra vous tourner vers l’édition anglaise pour le lire, désolé chers anglophobes. 

Lego Star Wars : The Yoda Chronicles 

Alors attention, créée juste avant la vente de Lucasfilm à Disney, on parle ici des deux premiers courts métrages, en dehors de la série lancée ultérieurement (qui est bien moins drôle). Diffusés sur Cartoon Network, The Padawan Menace et The Empire Strikes Out sont très très drôles, et certaines blagues méta vont même chercher dans le domaine habituellement réservé à Robot Chicken, c’est dire !
Ça se marre pas mal sur les trous de l’intrigue, la stupidité rédhibitoire des personnages, des affichages publicitaires random hilarants et du manque de charisme alarmant d’Hayden Christensen.
De l’or en barre disponible en deux DVD qui ne coûtent rien (et facilement trouvables en solderies).

Les épisodes de Clone Wars écrit par Paul Dini : “Cloak of Darkness”, “Holocron Heist”, “Voyage of Temptation”…

Les débuts de la série 3D Clone Wars supervisée par Dave Filoni furent difficiles, très difficiles, coincé entre la volonté un spectacle de guerre plus mature (un créneau déjà occupé par les comics, qui ont été sortis du canon pour laisser place à cette dernière) et l’obligation de s’adresser aux enfants de par sa présence sur Cartoon Network, ce que Tartakovsky avait expertement fait avec son Clone Wars.
Puis, lors des deux premières saisons, avant que la série ne prenne un rythme de croisière vaguement satisfaisant, vint la lumière sous la forme d’une trilogie d’épisodes dispersés ça et là, où Paul Dini montre enfin le potentiel des personnages, ose les creuser sans avoir recours à des gimmick stupides.
Dini développe plus Obi-Wan Kenobi en vingt minutes, que George Lucas en trois films, c’est dire, donne une incroyable dimension à Asajj Ventress, ce qui demande du talent après ce qu’en avait fait Genndy, ose proposer de nouveaux personnages pertinents et des interactions qui développent du sens dans la narration. Ouf !  
Le mieux pour voir les épisodes restent encore de se tourner vers le dématérialisé et iTunes si vous ne voulez pas vous encombrer d’intégrales plutôt dispensables. 

Trêve à Bakura

Ce dernier représentant de la liste est déjà plus sujet à débat, car c’est un roman qui a longtemps été considéré comme non-canonique au sein même de l’Univers étendu durant de nombreuses années en raison de sa place dans la chronologie : situé juste après le Retour du Jedi, ils voit notre équipée forcée de reprendre du service illico presto, envoyés au fin fond de la banlieue galactique pour aider la planète perdue de Bakura, aux prises avec une espèce extra-terrestre inconnue.   
Ecrit par Kathy Tiers en 1994, le livre regorge de situations intéressantes, où Luke, affaibli, découvre que être un héros c’est aussi être un symbole pour les alliés comme pour les ennemis, et où les Impériaux ne sont pas tous montrés comme des enflures prêtes à trahir, à un moment où les allégeances s’effritent (le gouverneur de Bakura ne croit pas à la destruction de la seconde Etoile de la mort et pense que les rebelles veulent l’enfumer).  
On peut aussi imaginer que le livre n’a pas beaucoup plu aux shippers Luke/Mara Jade vu que le Jedi fricote avec une sénatrice qui le laissera finalement derrière elle, trop décidée à sauver son peuple et fragile dans ses croyances religieuses (un genre de taoïsme lié à la force, où les jedi comme les sith sont considérés comme des aberrations mettant en péril l’équilibre de la galaxie). 
Mais je n’en dirais pas plus, car on n’est pas sur un wiki Star Wars ici. Tiers écrit avec délicatesse les personnages en explorant leur psychés, abîmées par la guerre et les derniers événements, creusant les effets post-traumatique, et derrière Luke et ce fanfaron de Solo, c’est Leia qui a la part belle ! 
En bref, un livre qui détonne dans l’Univers Étendu, qui nous a habitué a laisser gambader ces personnages sans trop s’attarder sur les conséquences de ce qu’ils vivent. 
Trêve à Bakura est disponible pour quelques euros en occasion ou sur internet, traduit en France par Fleuve Noir. 
Et bon Star Wars Day (le premier qui instagrame ses goodies, je demande à Dark Vador de l’étouffer, je vous préviens) !