Si les revues ont tendance à perdre du terrain, d’autres secteurs du format papier fleurissent et, à l’image de l’excellente revue XXI, qui joue sur le décalage informationnel et le journalisme de récit, traite sujets froids avec profondeur, au point où le travail fourni redonne ses lettres de noblesse au terme “revue” en le poussant pas loin du mook, cet objet entre le livre et le magazine.
Une revue pas loin du mook
Et c’est également le cas de Reliefs dans dans le domaine des sciences (dures ou humaines, sans distinction), avec des collections thématiques : pour preuve, le thème de 2016 fut “Explorer les dernières frontières” est a engendré quatre numéros : Abysses, Tropiques, Pôles et enfin Galaxies, qui est arrivé entre nos mains fin 2016.
Il est difficile de rendre justice au travail des contributeurs de cette revue, car privilégier un article à l’autre ne se fera qu’à l’appréciation personnelle du fond, et non de la forme, avec une dose de pensée latérale qui est le bienvenu. On passe ainsi d’un interview éclairant d’Hubert Reeves à un dialogue avec la navigatrice Isabelle Autissier, pour ensuite redécouvrir Jules Verne illustré par de somptueux dessins de Thomas Rouzières.
En ces temps de couvertures cartonnées, la revue Reliefs ne perds pas son côté pratique et, j’en remercie ses concepteurs, a opté pour une couverture souple, qui permet une compulsion du contenu bien plus aisée, le tout sur un papier de très belle qualité, qui met tout autant le texte que les images – photos comme illustrations – en valeur.
Thomas Rouzière s’est occupé d’illustrer Jules Verne |
Une section qui m’a particulièrement fasciné fut celle nommée “histoire nostalgique”, qui présente d’ancienne cartes du monde, telles la Tabula Rogeriana, la carte d’Ebstorf ou la Map and history of Peiping, ainsi que la section Héros d’hier et d’aujourd’hui, qui permettent une mise en tension thématique de l’histoire et la géographie de brillante manière.
Dans un autre domaine, l’adjonction à la revue d’écrits classiques est très rafraîchissant, depuis Théophile Gautier à Jules Verne, en passant par Flaubert, rehaussés de maquettes qui font sortir ces noms du traditionnel carcan “littérature blanche” dans lequel le cliché historique les enferme.
Ce qui me permet de passer à l’apparence même de l’objet, dont la couverture à rabat peut s’avérer bien pratique pour marquer les pages, tandis que de véritables petites pensées sont à l’oeuvre dans le portrait des personnes évoquées dans ses pages, naviguant de photos (pour les héros d’hier, que l’on ne voit pas souvent de cette manière) à des dessins (dont la personnalité transperce en ces temps d’invasion de l’image) pour celles et ceux plus contemporains.
C’est également le cas des personnes étant l’objet d’entretiens,comme Hubert Reeves, Raymond Depardon ou Alain Mabanckou, tandis qu’on trouve un panorama attenant au dossier Galaxies remplis de petites illustrations à se damner, sans oublier les portfolios, ou le portrait de Jeanne Baret qui habille les écrits de Michelle Kahn. Et c’est oublier la surprenante double page centrale qui représente la thématique de la revue, en opposition à la couverture, qui semble plus lointaine, comme une périphérie astéroïdale…
Une maquette signifiante
Dans un autre domaine, l’adjonction à la revue d’écrits classiques est très rafraîchissant, depuis Théophile Gautier à Jules Verne, en passant par Flaubert, rehaussés de maquettes qui font sortir ces noms du traditionnel carcan “littérature blanche” dans lequel le cliché historique les enferme.Ce qui me permet de passer à l’apparence même de l’objet, dont la couverture à rabat peut s’avérer bien pratique pour marquer les pages, tandis que de véritables petites pensées sont à l’oeuvre dans le portrait des personnes évoquées dans ses pages, naviguant de photos (pour les héros d’hier, que l’on ne voit pas souvent de cette manière) à des dessins (dont la personnalité transperce en ces temps d’invasion de l’image) pour celles et ceux plus contemporains.
C’est également le cas des personnes étant l’objet d’entretiens,comme Hubert Reeves, Raymond Depardon ou Alain Mabanckou, tandis qu’on trouve un panorama attenant au dossier Galaxies remplis de petites illustrations à se damner, sans oublier les portfolios, ou le portrait de Jeanne Baret qui habille les écrits de Michelle Kahn. Et c’est oublier la surprenante double page centrale qui représente la thématique de la revue, en opposition à la couverture, qui semble plus lointaine, comme une périphérie astéroïdale…
Un dossier massif comme une naine blanche
Extrêmement complet, le dossier “Galaxies” qui donne son nom à ce numéro réserve de sacrées découvertes, entre Lindsay Smith et l’astrophysicienne Françoise Lacombe, qui signent, en exergue du monumental entretien avec Hubert Reeves, les pages qui m’ont le plus marqué, mais ce serait injuste de faire l’impasse sur les autres écrits, comme “la vraie musique des étoiles” de Sylvie Vauclair ou l’éclairant “vision cosmique du passé” de Jean-Marc Bonnet-Bidaud, et j’en oublie…
Comme tout le reste, le dossier est finement maquetté, et la lecture de l’ensemble fait que l’on revient souvent, afin de lire ici ce texte de Joseph Silk, là celui de Marcel Pierre, et contrairement à une revue plus classique, un numéro de Reliefs risque fort bien de hanter votre table basse de nombreux mois… soit le temps qu’il faut pour qu’un nouveau numéro de Reliefs ne sorte !
En post-scriptum, je tiens à préciser que le compte Spotify de la revue tient des playlists d’ambiance pour chaque numéro sorti… voilà une expérience sensorielle totale !
Remerciements à Hugo de l’équipe Reliefs ainsi qu’à Thomas Rouzière qui nous a fait découvrir la revue !
■ Reliefs n°4 – GALAXIES ■ Edité par Reliefs Editions ■ Numéro GALAXIES sorti en novembre 2016 ■ 200 pages ■ site internet
En post-scriptum, je tiens à préciser que le compte Spotify de la revue tient des playlists d’ambiance pour chaque numéro sorti… voilà une expérience sensorielle totale !
Remerciements à Hugo de l’équipe Reliefs ainsi qu’à Thomas Rouzière qui nous a fait découvrir la revue !
■ Reliefs n°4 – GALAXIES ■ Edité par Reliefs Editions ■ Numéro GALAXIES sorti en novembre 2016 ■ 200 pages ■ site internet