Après le brillant
Miss Peregrine et les enfants particuliers, Ransom Riggs continue son exploration de son univers avec
Hollow City, dont la ville éponyme évoque la cité secrète des sépulcreux, les antagonistes de l’histoire, cachée quelques part au fond d’un boucle temporelle, en-dehors de toute influence.
Alors que l’on était laissé en pleine détresse à la fin du premier roman, abandonné avec les personnages au beau milieu d’un bras de mer en 1940, la fameuse Miss Peregrine coincée dans son état d’oiseau et le sanctuaire des enfants particuliers réduits en cendres.
Leur seule chance ? Guidée par les plus âgés, les enfants doivent trouver leur chemin à travers une Angleterre en guerre avec le Reich et où tous les étrangers sont susceptibles de cacher un creux prêt à les soumettre aux pires tortures vu leurs dons incroyables.
Tout cela ne parait guère enthousiasmant mais ce deuxième tome des enfants particuliers ose le changement de trame narrative, là où un Harry Potter et la Chambre des secrets servait surtout à aiguiser ses armes de la jeune écrivain nommée JK Rowling, Riggs s’en affranchit, privilégiant l’écriture de ses protagonistes à l’accumulation de péripéties en proposant des micro enjeux répondant à l’urgence de la situation.
Et ça fonctionne ! Le changement de cadre par rapport au précédent roman, qui montrait l’enfermement temporel perpétuel des enfants et cette méfiance de la part de Jacob envers eux vis à vis de leur grand âge malgré leur apparence juvénile disparaît complètement ici, le danger aplatissant les différences et creusant les personnalités, montrant que bon nombre d’entre eux ne sont justement encore de simples enfants.
Riggs creuse sa mythologie plus avant dans ce tome, explorant les antagonistes et leur but ultime, les liens entre Miss Peregrine et son frère Caul, lui-même un estre, et la survie même des enfants particuliers dans un contexte aussi difficile, où règne une paranoïa intense à peine mesurée par le pouvoir anissant du héros, qui peut détecter leurs ennemis.
La curiosité majeure apportée par la lecture de ce tome 2 aura été de tenter l’approche traduite en ayant acheté l’édition française chez Bayard Jeunesse et si le travail de Sidonie Van den Dries est de qualité, il m’a fallu en premier lieu faire le travail de liaison des noms spécifiques, entre sépulcreux/hollowgasts, wights/estres et tout de même une certaine perte d’identité inhérente à la traduction même, ce qui fait que je privilégierai pour le prochain tome, Library of Souls, une lecture au format original.
Cela m’a également permis de me rendre de l’excellent travail éditorial de Bayard jeunesse sur l’objet livre, ici très respecté, entre les intérieurs tapissés de motifs, les photographies tantôt impressionnantes, tantôt mystérieuses qui émaillent les pages du récit. Du tout bon !
Du coup, en fonction de votre âge ode celui de la personne à qui vous offrez le livre, faites preuve de bon sens et choisissez la traduction ou l’original, afin de communiquer le plus de plaisir à la lecture !
■ Miss Peregrine et les Enfants particuliers, tome 2 : Hollow City ■ Paru le 31 mai 2014 ■ Ecrit par Ransom Riggs ■ Paru chez Bayard Editions, Hors Collection ■ 509 pages