George Lucas et le crâne de cristal

Au cours de mes recherches sur Indiana Jones lors de l’écriture de l’article précédent, j’ai retrouvé des données intéressantes sur le quatrième film de la saga.

En effet, celui-ci devait posséder des ramifications bien plus poussées avec la série télévisée que la simple mention des aventures qu’Indy a eu aux côtés de Pancho Villa.Vous avez appris dans l’article précédent que la série Young Indiana Jones Chronicles avait été annulée alors qu’il ne restait que peu d’épisodes à tourner.

Mais ces épisodes contenaient bien plus que du simple fan service où Indy rencontre des figures historiques connues…

Parmi eux se trouvait un diptyque situé au Honduras en 1920 et au Brésil en 1921 où notre jeune aventurier rencontrait un archéologue français du nom de Belloq, celui-ci étant sur la trace de crânes de cristal et de la légende évoquée dans le film de 2008. Pire : ces épisodes devaient également introduire le personnage d’Abner Ravenwood, notoirement connu pour sa quête du même artéfact.

Mais revenons sur Belloq. Indy finissait par s’en faire un ennemi après s’être trouvé en désaccord sur la vente d’un faux crâne de cristal a un riche client, ce qui souligne la nature morale de notre héros tout en abordant le côté “pilleur de tombes” de ses entreprises.

Un jeune Belloq dans The Young Indiana Jones Chronicles ? 

Si la collaboration entre les deux hommes se termine à la fin de l’épisode, il se retrouveront en tant que rivaux au Brésil, sur les traces de la cité d’Akator, dans ce qu’on peut deviner comme un semi-remake d’Aguirre vu ce qu’en raconte Indy dans Kingdom of the Crystal Skull.

L’épisode aurait alors eu une consonance similaire à Treasure of the Peacock’s Eye, où il abandonnait la poursuite d’un diamant inestimable finissant tout de même par resurgir dans l’ouverture de Temple of Doom. Ce trésor reste par ailleurs l’une des grandes quêtes perdues d’Indy si on se fie à son journal personnel.

Le Peacock’s Eye vu dans Temple of Doom en 1935

Ces épisodes, s’il avaient été tournés, auraient certes permis de lier de manière bien plus serrée les films et la série en terme de prolongation de la narration, mais en définitif, est-ce vraiment utile de tout savoir sur l’origine du héros au chapeau, si ce n’est briser un peu la figure archétypale qu’il est sur grand écran, là où l’ouverture de The Last Crusade, pleine de clins d’oeil, remplit brillamment cette fonction ?

Il est à noter que l’on a échappé au pire concernant le personnage d’Abner dans The Last Crusade, puisque la petite histoire veut que le personnage de l’aventurier qui inspirera Indy dans l’ouverture du film a failli être Abner lui-même. Tant qu’à placer des personnages…

Encore une tentative de placer Abner sur la route d’Indy, heureusement évitée.

Mais surtout, ces informations montrent l’obsession au long cours de George Lucas pour cette histoire de crânes de cristal, quitte à faire détruire de l’intérieur le scénario de Frank Darabont par David Koepp, alors que la démarche et les thématiques initiales étaient satisfaisantes…sauf pour notre barbu !

Bien sûr, on peut s’épancher longuement sur comment George Lucas et Steven Spielberg ont violé notre héros préféré avec ce dernier film, mais rappelez-vous : ça aurait pu être bien pire.

Téléchargez le script de Frank Darabont : Indiana Jones and the City of Gods via theraider.net

Source pour l’écriture de cet article: l’inévitable wiki Indiana Jones.