Critique : Les Vacances de Jésus et Bouddha

Au soir du réveillon du nouvel an et après une bière ambrée bien fraîche, nous avons décidé de regarder l’anime Les Vacances de Jésus et Bouddha, adaptation du manga éponyme de Hiraku Nakamura. Nous n’avons pas été déçu ! Explications :

Le film, réalisé par Noriko Takao, raconte les aventures de Jésus et Bouddha qui, après une longue période de travail, se retrouvent propulsés dans le japon moderne et plus précisément en banlieue de Tokyo pour s’y détendre. Ils vont y croiser des personnages hauts en couleurs, notamment la propriétaire de leur appartement, une petite dame à la grande gueule qui fait penser à la grand-mère de Nos voisins les Yamada.
Le film se divise en plusieurs petites histoires qui se déroulent en majorité dans leur quartier et parfois durant leurs voyages en dehors de la ville. Tout le sel comique repose dans le décalage entre les humains et la nature hors norme de nos protagonistes et l’on peut rapprocher cette dynamique de celle déjà évoquée dans le Thor de Kenneth Branagh (rappelez vous l’énorme scène du Diner où Thor réclame une autre pinte de bière en fracassant son verre au sol !).

Le personnage de Jésus est quant à lui particulièrement bien écrit dans son absurdité et sa naïveté touchante. On y découvre notamment sa passion immodérée pour le Père Noël, je ne vous en dit pas plus pour que vous découvriez par vous même ce qui m’a valu d’énormes fou rires.

Bouddha, quant à lui, est un personnage plus en retenue, de par son identité représentant le zen et la quiétude. Il fait néanmoins face à des situations cocasses mettant à mal sa patience légendaire et son mode de vie culinaire. Les animaux lui offrent leur chair par respect dû à son statut alors que ce dernier est végétarien. La préparation du repas de Noël prend alors une dimension très comique après le passage d’un nombre varié d’animaux evoqués par Jésus. 
On profite donc d’un humour qui évoque les religions et leurs histoires sans complexes, ce qui est délicieux et bien amené. De plus, la tension comique entre ces personnages est poussée jusqu’à la bromance, ce type d’amitié qui fait penser aux habitudes d’un vieux couple. Ils prennent soin l’un de l’autre en cherchant des solutions face aux petits tracas quotidiens, ce qui les rend plus humains.
La musique porte avec entrain l’enchaînement de ces événements comiques tout en accordant des pauses au spectateur par des chansons bucoliques. Le passage qui m’a d’ailleurs le plus touché est celui où les habitants de leur quartier s’inquiètent de leur absence. On se rend ainsi compte à quel point ils sont devenu importants pour la vie de leur quartier.
Le seul bémol du métrage se trouve dans le fait que les lieux varient très peu, mais cela fait partie intégrante des tranches de vie auxquelles on assiste. On s’attache au quartier et à ses habitants pour mettre en valeur leur quotidien.
Si le film est déjà disponible via les boutiques japonaises mais sans sous-titres, je vous recommande donc de vous le procurer dès sa sortie française pour commencer l’année sur une bonne tranche de rire. Il est une belle mise en bouche au manga que je m’empresserai de dévorer sous peu, d’autant que contrairement aux adaptation américaine de comics, ce film a été créé pour amener le public vers l’oeuvre originale.