Karaté Cat

Un film avec un chat, des arts martiaux, des paillettes, des extraterrestres et une enquête ! Un sacré mélange qui pour des raisons de force majeure, je partage avec vous. Il s’agit du film hongkongais Lao Mao de Ngai Choi Lam, connu sous nos latitudes sous le nom de Karaté Cat.

Dégageons tout d’abord une histoire de tout cela : Wisely, un écrivain, interprété par Waise Lee (attention jeu de mots !), nous raconte son enquête sur un chat noir et son étrange maîtresse qui sèment des morts sur leur passage. Sur son chemin, il va découvrir que le chat est en fait un protecteur de l’humanité face à une menace extraterrestre gluante.

Voilà ce qu’on peut dégager du peu de structure narrative du film, tellement brouillonne qu’elle fait passer Comme chiens et chats pour un chef d’œuvre cinématographique. Oui, oui, je parle bien de ce film de 2001 avec des chiens et chats espions en images de synthèse qui même eu la chance d’avoir une suite.

Avec Karaté Cat, on est face à un objet curieux qui passe d’un genre à l’autre à chaque séquence, on peut voir Wisely en plein ébats romantiquo-érotiques sortis d’une pub des années 90, puis dans la foulée ses collègues policiers se faire littéralement exploser par un méchant extraterrestre dans une séquence très gore digne d’Hellraiser. On peut se demander si à un moment de la production ils ont pensé à quel public ils pourraient atteindre avec cette curiosité, en tout cas, le moins que l’on puisse dire est que ce n’est pas flagrant.

Beuark…

Le chat, clé de voûte de cette intrigue hétéroclite, est bien sûr mis en valeur dans sa magnificence animale, mais de manière très pompière, à base de zoom infinis sur son regard émeraude. Dans les scènes d’arts martiaux, on a la preuve que la théorie de Schrödinger existe, à la vision de la marionnette avec patte amovible qui avance avec conviction vers la caméra. Je dirais que la signature du réalisateur se trouve dans toute cette expertise du lancer de chat.

Revenons à notre « sage » héro Wisely, qui avance dans l’intrigue tel un touriste partagé entre sa vie amoureuse et euuuuh l’enquête ? Parce qu’il faut bien travailler, vous comprenez. Son intérêt est plus motivé par le fait qu’il aimerait bien « étudier » l’extraterrestre aux faux airs d’Emily Strange que par une quelconque envie de justice. En effet, sa petite amie, seul personnage sensé, apparaît en définitif très peu. Notre héros mérite donc sans conteste le titre de Lazy Man se laissant porter jusqu’à la fin du métrage.

Avec tout ces éléments, le film aurait tout à fait trouvé sa place dans le cinéma d’animation dingue que j’affectionne. La scène de kung fu chat versus chien, tout de même chorégraphiée par le réputé Philip Kwok (A toute épreuve), aurait envoyé du pâté en animation, la réalisation outrée du long métrage allant déjà dans ce sens. Ces techniques sont d’ailleurs très représentatives de l’époque, allant de la stop mo au mannequin sur trampoline.

Chères boites de production, si un jour vous avez de l’enthousiasme pour rebooter ce super-chat, songez-y. C’est une affaire !

Karaté Cat se vit comme une expérience unique, qui vous fera voyager d’une imagerie très 80 à des scènes de genre typées, le tout en caressant votre fibre féline amatrice de LOLCats. Vous pouvez le trouver dans les brocantes en combo DVD avec Robotrix, il se déguste sobre ou alcoolisé, mais toujours dans la bonne humeur.

Verdict

Le doute persiste…

■ Karaté Cat   ■ Sorti le 24 octobre 1992   ■ Réalisé par Nam Nai Choi
■ Avec Waise Lee, Christine Ng, Gloria Yip, Philip Kwok…
■ Durée : 84 minutes   ■ Disponible en vidéo