Critique : Hell’s Kitchen t.1 à 5

Je dois vous avouer que je me suis tourné vers ce manga car sa thématique culinaire m’a inspirée. On peut nommer ce phénomène : l’appel du ventre et de ce côté ci je n’ai pas été déçu. Laissez moi vous en dire plus dans cet article. 
Créée par  Gumi Amazi au dessin et par Mistsuru Nishimura à l’écriture, cette série de manga nous raconte l’histoire d’un démon Dogma qui force d’avoir le palais blasé cherche une âme délicieuse à se mettre sous la dent. Comme il aime les bons produits, Dogma jette son dévolu sur Satoru Moriaya, un lycéen ordinaire, pour en faire un cuisinier hors pair, ainsi son âme n’en sera que meilleure. 
Le démon pousse Satoru dans ses retranchements en lui faisant subir de nombreuses épreuves. Ces dernières vont pousser le jeune homme à combattre en duel différents spécialistes du lycée Sup Agro : Kei Tachibana ( spec ès épices), Glen Nakarai (le surdoué), Ere Akiyama ( spéc ès wok), Nao Inukaï (département agricole) pour ne citer qu’eux. 
Difficile de ne pas penser à Gordon Ramsay quand on voit les tortures infligées par Dogma à Satoru. 
Les tournois se déroulent dans l’amour de la cuisine et font ainsi évoluer le caractère de notre héros Satoru. 
Hell’s Kitchen prend au shonen ce côté répétitif des combats et la mise en scène des actions culinaires dans un dynamisme proche des combats d’arts martiaux, ce qui permet une implication totale dans la réalisation des plats. L’enchaînement des cycles de cuisine induit aussi un nombre de personnages assez élevé et au chara design assez proche.
En effet, on retrouve pour tout les personnages cette même silhouette longiligne surmontée d’une touffe ébouriffée, il est donc aisé de les confondre et de s’emmêler les pinceaux. Heureusement, l’éditeur a pensé à rajouter une fiche récapitulative des personnages à partir du tome 2, ce qui sauve la mise à chaque nouvelle sortie. 
Le personnage masculin qui, selon moi, se détache du lot tant par son histoire que par son chara design est Kei Tachibana, le spécialiste des épices. Amazi et Nishimura ont réussi à le rendre intriguant sans tomber dans la caricature d’un caractère trop sombre. En effet, il est perspicace et donne plus d’enjeux quant à ses soupçons de la présence intermittente de Dogma, qu’il peut littéralement “renifler” grâce à son odorat de compétition.
Tachibana : grimdark MAIS awkward. Ouf !
La grande force de ce manga se situe également dans l’excellente illustration de la nourriture. Tout en restant en noir et blanc, Amazi réussit à rendre en images les différentes textures des aliments, ce qui finit par susciter un certain appétit lors de la lecture. J’admets le dévorer en compagnie d’une boîte de gâteaux (les barquettes, mes préférées !). 
En bonus, les créateurs de Hell’s Kitchen nous livrent des anecdotes de création dans un style plus brouillon mais toujours avec beaucoup d’humour. Cette attention touche particulièrement notre rédaction qui est toujours friande de ce genre de délires relatifs à la conception de l’oeuvre. 
Arrivée au tome 5, je souhaite que les enjeux de Satoru soient dynamisés pour éviter l’ennui lié à la répétition. Je peux vous dire qu’au vu de l’aventure préparée par Dogma à nos lycéens, il va y avoir du changement à Sup Agro, sans parler de l’introduction des nouveaux personnages, une constante du shonen qui fonctionne plutôt bien jusqu’ici.   
Cette série remplit donc agréablement sa fonction de lecture à la fois légère et divertissante. Ca tombe bien, c’est ce que je recherchait en la commençant ! Je vais donc la continuer cette alliance entre amour de la cuisine et le délire complet autour de la création des plats ! 
   

■ Hell’s Kitchen   ■ Tome 1 publié le 5 juillet 2013   ■ Ecrit par Mitsuru Nishimura et dessiné par Gumi Amashi   ■ Publié par Kana, collection Dark Kana   ■ 190 pages le tome