Critique : Girlz

La web-série est créée par Marie-Anne, performeuse et chanteuse électro-rock, son univers s’inspire du quotidien numérique des gens en lui apportant une touche colorée de trash et d’exubérance .
Girlz est le fruit de son imagination déjantée et nous présente trois protagonistes : Marijane Miracle, Zoé Millénium et Barbara Globe. Elles évoluent dans un monde mêlant kitcherie flashy et références pop-culturelles entremêlées (on y croise un robot nommé Martine Alaplage !). 
On est ici en pleine parodie des sitcoms anglaises pour les personnages, qui évoluent ici dans des décors participants de leur côté les productions AB en raison du faible budget, où comment tirer partie de son système économique pour appuyer le délire de l’ensemble. 
Le format des épisodes est plutôt fluctuant, ce qui montre la liberté que s’est accordée l’équipe, du coup la durée d’une itération varie entre six et onze minutes, selon ce qui est raconté. Cette courte durée permet de raconter leurs aventures sur un rythme trépidant qui m’a fait penser aux célèbres Happy Tree Friends et les moments de parodies sont extrêmement arbitraires et dépendants de l’action. 
J’ai apprécié le générique tout en collages, qui donne le ton de la série, et j’aurais souhaité voir des transitions de la même nature à l’intérieur des épisodes, ce qui aurait conféré un petit plus d’unité esthétique à l’ensemble. 
Le mixage sonore, blindé de mickey-mousing et de bruits splasticks, est complètement grave quand il touche aux dialogues, où chaque personnage semble avoir respiré de l’hélium, une impression de  drogue permanente flottant sur l’image via l’utilisation méthodique d’un objectif fisheye.   
Les héroïnes, comme des personnages de cartoon, possède chacune une personnalité et leurs propres aventures au fil des épisodes : Marijane est la rebelle au gout prononcé pour les différentes drogues, Zoé est esthéticienne complétement éthérée et Barbara est l’héritière d’une multinationale dont elle ne sait que faire car l’important pour elle c’est l’Amour . Leur caractère ne varie pas dans la série, mais elles échangent tour à tour les rôles de l’andouille, de la raisonnable et les autres restant plus neutres dans l’action selon les intrigues des épisodes. 
En conclusion, Girlz est une web-série d’un bon niveau, qui a su composer avec ses limitations économiques et nous plongeant dans un univers à la limite du cartoon et du stoner. Une série à découvrir si vous êtes adeptes des curiosités bien barrées. 

■ Girlz   ■ Depuis 2013   ■ Créée par Marie-Anne   ■ Diffusée sur Arte Creative ■ Avec Séverine Bozkurt, Antoine Renaut, Marie-Anne…   ■ Disponible en streaming