Critique : Descendants

Il n’y a pas que Gravity Falls sur Disney Channel, il y a  aussi Descendants ! Je dois vous avouer qu’à la vision des premières images de ce téléfilm Disney, j’étais loin d’être emballée entre les costumes kitsch et le concept du gang d’enfants issu des Méchants des Grands Classiques animés, je me suis dit “Oula la la, ça sent le moisi !” 
Vous commencez à connaître mon côté aventurière, alors quand Coralie m’a proposé de découvrir Descendants avec plein de sucreries j’ai sauté sur l’occasion ! Mais au fait, de quoi ça parle 
Pour éviter tout problème à Auradon, le Royaume des Contes de Fées, les Méchants et leurs enfants ont été exclus sur l’Île de l’Oubli et y mènent une vie difficile. Une semaine avant son couronnement, Ben, fils de la Belle et la Bête, décide de donner une chance aux enfants des Méchants en les accueillant au sein du lycée du royaume. 
C’est ainsi que Mal (fille de Maléfique), Evie (fille de la Méchante Reine), Carlos (fils de Cruella) et Jay (fils de Jafar) vont s’ouvrir à une nouvelle vie. Mais c’est sans compter sur Maléfique, qui y voit l’occasion de se venger pour ce qu’elle a enduré… 

La Team Descendants est dans la place, avec un style très imprégné de leur vie dans les rues de l’Ile de l’Oubli.
Alors ne vous y trompez pas, on est bien dans un univers Disney et l’AMOUR sur fond de CHANSONS sucrées font partie intégrante de l’intrigue. Seulement, on remarque que les enjeux vont au-delà de l’amourette et de la chansonnette pour se tourner vers la complexité de la relation mère-fille (et fils). 

En effet, si on fait le compte, la figure maternelle est souvent absente des Grands Classiques, soit par cause de décès (Bambi, Cendrillon, La Petite Sirène) ou sont tout simplement inexistantes (Aladdin). 
Descendants prend le parti d’évoquer le poids de l’exigence maternelle et son impact dans la vie de son enfant. Evie, formatée par la Méchante Reine au culte de l’apparence et au mythe du prince charmant, progresse énormément durant le téléfilm en s’affranchissant des clichés qui lui ont été inculqués et développe ainsi un goût pour les matières scientifiques. 
C’est d’ailleurs en cela que je la trouve attachante et on ne le dira jamais assez : c’est important d’encourager les jeunes filles (premières cibles du programme) à s’intéresser aux sciences ! 
Parents vs. Technologie
Mais parlons filles, parlons bien, parlons aussi costumes : sur les affiches promotionnelles, je les avais trouvé fades, mais une fois dans le contexte de l’Ile de l’Oubli et d’Auradon (décidément dur à retenir ce nom de royaume !) ils prennent tout leur sens. Les vêtements de nos héros passent d’un style punk/sportwear à un style plus classique (tailleur, veste) tout en préservant une identité forte. 
On peut saluer le travail de la chef costumière Kara Saun qui, grâce à son expérience sur les compétitions de danses télévisées, a su concilier praticabilité et esthétisme, ce qui est de première importance dans un film où les chorégraphies sont nombreuses ! 
Et pour ces chorégraphies, la mise en scène repose sur l’expérience du réalisateur Kenny Ortega, que l’on connait par son travail sur la série des High School Musical et sur le très émouvant This is it (oui, j’ai eu du mal à me remettre de mort du Roi de la Pop). 
Sa connaissance dans le domaine du musical lui permet de passer aisément d’un registre à l’autre par exemple, le binôme entre Maléfique et sa fille jouant avec son sceptre comme Gene Kelly avec son parapluie dans Un Américain à Paris. Puis il enchaîne sans problème avec un tableau assez dense se déroulant au sein d’un stade de crosse (c’est Sterling Archer qui va être content) et parodiant la gestuelle des cheerleaders. 
Kristin Chenoweth (la délicieuse Olive Snook dans Pushing Daisies) à fond la forme !
Vu que le téléfilm s’inscrit dans la lignée des High School Musical, on arrive facilement au surdosage de chansons. Je pense notamment à “If Only”, la chanson du premier rendez-vous de Ben et Mal qui est à mon sens tout à fait dispensable. 
En tant que gloutonne des fruits, je comprends toutefois que Mal craque totalement sur les fraises, ce qui m’a permis de passer sur cette chanson. Par contre, j’ai vraiment apprécié le remix chorale hip-hop de “C’est la fête!”, j’ai trouvé cette version rafraîchissante et adaptée à la situation de nos héros.
Descendants est donc un téléfilm qui, malgré ses quelques défauts, regorge de bonnes surprises, surtout dans la mise en place d’un nouvel univers et de personnages féminins forts. Il était d’ailleurs temps que la souris se penche sérieusement sur les clichés fossilisés véhiculés par les Princesses des Grands Classiques et sans passer par un humour pseudo-cool à la Dreamworks (Shrek, c’est à toi que je pense !). Donc si la jeune génération se reconnait dans Mal ou Evie, vous m’en voyez ravie ! 
Moi aussi, je veux une fraise !
Si vous avez de la curiosité et l’envie de balayer vos préjugés, je vous conseille de tenter le coup. Si vous êtes allergique à tout ce que touche à Disney, passez bien sûr votre chemin, ce film est dans la droite lignée des téléfilms que produit Disney Channel depuis plusieurs années. 
Pour aller plus loin, vous pouvez regarder les courts-métrages Descendants Wicked World réalisés par Aliki Theophilopoulos, disponibles sur Youtube. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la suite de Descendants est prévue pour 2017, pas moins !

■ Descendants  ■ Réalisé par Kenny Ortega  ■ Diffusé le 16 octobre 2015  ■ Avec Dove Cameron, Booboo Stewart, Cameron Boyce, Sofia Carson… ■ 112 minutes ■ Disponible en vidéo