Toujours l’heure pour une aventure !

Voilà cinq saisons qu’Adventure Time, la série animée créée par Pendleton Ward, hante les ondes pour le plaisir des grands comme des petits. A l’orée de son centième épisode, il était nécessaire de revenir sur ce trésor du genre.

Doté d’une galerie de personnages variés et attachant, Adventure Time s’attache surtout au (dynamique ?) duo fait de Jake le chien magique et de Finn l’humain. La particularité de ce dernier est d’ailleurs de rester le dernier authentique être humain du pays de oOo, l’humanité ayant disparu dans un cataclysme appelé la guerre des champignons, événement qui a vu la technologie tomber en désuétude au profit d’un retour de la magie.

C’est d’ailleurs celle-ci qui a ramené la Terre à la vie ainsi qu’à de multiples choses devenues depuis des peuplades ayant tout de même gardées un lien fort avec leur utilité passée : on retrouve ainsi la princesse Bubblegum gouvernant un peuple de sucreries mais également de nombreux clichés du genre de l’héroic fantasy, comme des donjons, des sorciers, des héros, des chevaliers, etc.

C’est pourquoi, pour vous présenter et vous donner l’envie de voir cette série, voici mes cinq épisodes préférés d’Adventure Time !

L’un des mes premiers épisodes et donc la découverte de la série, un vrai choc qui m’a fait comprendre qu’il y avait plus qu’un délire donjon & dragons derrière les aventures de Finn l’humain et de Jake le chien. Construit autour de la nomination du héros à la place de roi des gobelins, Finn découvre un poste ou le moindre de ses gestes est apparenté à une volonté de dictature, aidé en cela par une législation à la limite de l’absurde et des gobelins martyrisés et craintifs. Un vrai bijou de réflexion sur le statut du pouvoir et ses dérives. 

Episode où les sexes des personnages ont été inversés (ou genderbending), Fionna & Cake est la représentation même de la liberté que Pendleton Ward peut laisser à ses collaborateurs pour raconter une histoire qui sort du cadre habituel. C’est ici la talentueuse Rebecca Sugar  (qui a depuis créée Steven Universe) et Adam Muto qui s’y collent en signant une histoire délicate où l’héroïne, basée sur des fanarts de Natasha Allegri (depuis partie créer Bee and Puppycat au sein de Cartoon Hangover), est loin d’être une jolie andouille. Mention spéciale à Cake le chat, absolument tordante ! 

His Hero, c’est avant tout une réflexion sur le statut de l’idole et son influence et de la violence inhérente au statut même de “héros”. Peut-on être un héros sans agir ? La violence est-elle nécessaire pour en devenir un ? Autant de questions auxquelles His Hero apporte des pistes de réflexions, sans légitimer une voie ou l’autre dans le besoin qu’on les gens à avoir recours à l’action pour faire changer les choses. 

Un double épisode de Noël, quoi de mieux pour aborder les origines du méchant le plus agaçant de oOo ? C’est ainsi que l’on découvre le passé du roi des glaces et la recette qui permet de faire passer un personnage du cliché du solitaire glauque et embarrassant au personnage tragique par excellence, pour lequel on est obligé de ressentir de la pitié. Un tour de force relevé depuis, les scénaristes ayant agrandi encore plus la mythologie de la série. En l’état, la démonstration qu’Adventure Time va toujours là où on ne l’attends pas. 

Episode mineur s’il en est, car focalisé sur des personnages de fond de l’univers de la série, Thank you n’en reste pas moins l’exemple le plus éclatant que l’équipe d’Adventure Time peut raconter ce qu’elle veut, comme elle, sans avoir besoin de dialogue ni de ses héros. Le déroulement, quasiment muet, évoque l’histoire d’amitié qui se développe entre un chiot des flammes perdu et un golem des neiges habituellement persécuté par ces animaux. Tom Herpich a fait des merveilles sur cet épisode, et ses idées sur la série (listées sur imdb) font partie de celles que je préfère.